Un Soubassement beau et utile

Soubassement à la pouzzolane. Finition fouettée au balais.

.Le soubassement nous réserve de nombreuses surprises.

Vous n’imaginez pas toutes les erreurs qu’on peut faire au niveau d’un soubassement mais ce sont finalement autant de bonnes solutions à découvrir.

Cette petite zone en pied de façade  m’a conduit à formuler près de  40 conseils. Allons y voir …

De nombreuses raisons conduisent à souligner le bas d’une façade par une sur-épaisseur d’enduit.

Le soubassement doit encaisser les chocs sans trop se dégrader. D’une couleur distincte de l’enduit il sera plus facile à réparer à peu de frais.

En contact avec le sol il est la première zone d’évaporation à favoriser pour éviter que l’eau en provenance du sol ne remonte plus haut ou ne ressorte à l’intérieur (les fameuses remontées capillaires).

En général gris ou peu coloré il met en valeur la couleur de l’enduit situé au dessus. Composé de sable gros il contraste avec l’aspect généralement plus fin de l’enduit de façade.

Le soubassement idéal est en pierres froides. Il coupe les remontées capillaires et il constitue un pied de mur solide.

soubassement ciment
Les soubassements en ciment enferment l’humidité. Elle doit remonter plus haut pour s’évaporer. On devrait systématiquement remplacer le ciment par un mortier de chaux hydraulique, sable et pouzzolane, sans ajout de ciment ni d’hydrofuges.

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EN PRATIQUE :

– On le trace toujours horizontalement, avec des ressauts si la rue est en pente.

Sa hauteur de 60 à 80 cm permet de recevoir les rejaillissements de l’eau de pluie.

Il se réalise en sur-épaisseur de 2,5 cm en plus de l’enduit.Au final, l’enduit de soubassement fera de 4 à 5 cm d’épaisseur par rapport aux pierres du mur. Il résistera plus longtemps aux remontées capillaires s’il est plus épais.

Un pan coupé à 45° assure un raccord et une transition par rapport à l’enduit situé au dessus. Ce pan coupé est moins fragile qu’un angle vif.

Dosage habituel : 4 seaux de chaux hydraulique NHL 3,5 pour 10 seaux de sable 0/4.

– On utilise le même mortier en joint et en corps d’enduit. La finition sera assurée par un simple talochage du corps d’enduit. On évite ainsi l’inconvénient des finitions de teinte différente qui, écaillées par un choc, laissent apparaître une sous couche grise.

– Un talochage final à l’éponge fera ressortir les grains du sable en contraste avec l’enduit situé au dessus, composé en général d’un sable plus fin et plus coloré.

Pour charger une épaisseur plus forte plus rapidement, on peut remplacement 1/4 de la chaux par du Ciment Naturel Prompt, par exemple le « CNP de Vicat ». Le CNP est le seul ciment à ne pas freiner les migrations d’un mortier de chaux.

Ne jamais ajouter d’hydrofuge ni de ciment à un mortier, ni en soubassement ni dans l’enduit au dessus.

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VARIANTES :

On peut remplacer le sable par de la pouzzolane. Si elle est fine elle peut renforcer la prise aérienne par réaction pouzzolanique. Si elle est grosse la pouzzolane retardera la dégradation de l’enduit sous l’effet des sels, en emprisonnant ces sels dans les pores des gros grains.

Le taloché est la finition la plus courante. Une pose au balais apporte un contraste de texture par rapport à l’enduit taloché situé au dessus.

Ce placage en calcaire tendre, mouluré en partie haute, est posé sur plot.

La lame d’air entre les pierres et le mur est ventilée par les côtés pour évacuer l’humidité. Coût en 2005 : 150€/ml fourni posé.

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37 NOTES ET CONSEILS POUR UN SOUBASSEMENT BEAU ET EFFICACE

1 – On doit garder en mémoire que le soubassement de référence est à l’origine en pierre froide. Il coupe les remontées d’ humidité.

 

A – NOTES SUR LA FORME DES SOUBASSEMENTS
  • 2 – Il est horizontal, avec des ressauts si la rue est en pente.
  • 3 – Sa hauteur est de 60 cm minimum pour recevoir l’eau de rejaillissement (la pluie qui rebondit sur le sol).
  • 4 – Son épaisseur est de 1 pouce en relief par rapport à l’enduit fini (2,5 cm)
  • 5 – Un pan coupé à 45° assure le raccord avec l’enduit situé au dessus. On évite ainsi un angle saillant cassant et agressif, et ça évite que l’eau de  pluie qui arrive de la façade ne s’infiltre par la tranche de la sur-épaisseur.
  • 6 – Une moulure peut remplacer le pan coupé et souligner la jonction entre le soubassement et l’enduit.
  • 7 – Certains soubassements sont l’occasion de dessins de panneaux ou de faux joints qui découpent le soubassement en pseudo dalles horizontales ou verticales nommées orthostates.
B – NOTES SUR LES FONCTIONS TECHNIQUES DU SOUBASSEMENT
  • 8 – L’erreur fréquentes : Des soubassements en ciment qui enferment l’humidité. Ne pouvant ressortir en pied de mur elle se manifeste à l’intérieur et au dessus du soubassement.
  • 9 – Pour enlever un soubassement sans altérer l’enduit situé au dessus : Disquez au dessus, piquez l’enduit au dessous et ne pas oublier de sortir le ciment qui est dans les joints.
  • 10 – Le soubassement permet au mur de « Respirer ». Le terme technique est « Perspirer ».
  • 11 – Les industriels formulent des mortiers adaptés à cette zone de « respiration ». Ils nomment ces mortiers  » mortiers d’assainissement « .
  • 12 – Ils ajoutent un entraineur d’air pour créer des bulles (des vides). L’application à la machine fait perdre 3/4 des bulles. une application manuelle est donc impérative.
  • 13 – Une charge pouzzolanique apporte un complément de résistance aux mortiers de chaux. Exemple : Une chaux hydraulique ou aérienne avec du métakaolin.
  • 14 – Des charges poreuse (comme un calcaire tendre) accentuent la porosité globale du mortier.
  • 15 – Le rôle de la pouzzolane varie selon sa grosseur. les Fines apportent une prise pouzzolanique. Les vides des gros grains de pouzzolane emprisonnent les sels et retardent l’éclatement de l’enduit quand ils cristallisent.
  • 16 – On peut utiliser d’autres charges pouzzolaniques comme les terres peu cuites, le métakaolin.
C – LES ETAPES DU TRAVAIL
  • 17 – Piquer l’enduit ou le soubassement existant
  • 18 – Purger les joints friables ou en ciment
  • 19 – Restaurer le support = garnir les joints au nu des pierres
  • 20 – Appliquer un gobetis dosé à 1 volume de chaux NHL 3,5 pour 2 volumes de sable 0/4. Le gobetis liquide doit salir les pierres SANS former une couche continue.
  • 21 – Réaliser le corps d’enduit et le renformis avec 4 volumes de NHL 3,5 pour 10 volumes de sable.
  • 22 – On peut remplacer un peu de chaux (1/4 maximum) par du ciment prompt. Ca donne un mortier qui tient mieux en épaisseur et qui est plus dur sans diminuer sa porosité.
  • 23 –  NE PAS prévoir une finition de teinte différente. Se contenter de talocher soigneusement le mortier de corps d’enduit. On évite ainsi d’avoir une finition qui se détache sous l’effet d’un choc et laisse voir dessous une teinte grise.
  • 24 – Finir par un talochage à l’éponge pour mettre en valeur les charges choisies et pour contraster avec l’enduit plus fin et plus coloré qui est au dessus.
D – LES FONCTIONS ESTHETIQUES
  • 25 – Choisir en soubassement une teinte neutre le plus souvent copiée sur les pierres froides de la région.
  • 26 – Ce socle peu coloré ou neutre, souvent gris pâle, va mettre en valeur la couleur de la façade au dessus, par contraste. Les salissures en pied de façade seront moins choquantes
  • 27 – La reprise d’un soubassement est plus facile et moins chère que la reprise d’un enduit ou d’une peinture qui irait jusqu’au sol.
E – POUR LE PLAISIR
  • 28 – On peut varier les charges. Associez des couleurs et des matériaux différents (terres cuites et pierres concassées, sables, pouzzolanes, charges poreuses)
  • 29 – On peut engraver une terre cuite dans le mur. Elle formera un listel avec une fonction de goutte d’eau qui évite à la pluie de rentrer derrière le soubassement.
F – LES MATERIAUX
  • 30 – La Chaux hydraulique NHL 3,5 (2 ?) + prompt
  • 31 – La Chaux aérienne (en poudre ou en pâte) + prompt
  • 32 – Des sables 0/5 gris ou peu colorés
  • 33 – Des Pouzzolane fines 0/2 et des pouzzolanes grosses 0/10
  • 34 – Des Calcaires tendres (poreux) concassés
  • 35 – Du Méta Kaolin flash pour apporter une prise pouzzolanique.

 

G – QUELQUES PRECAUTIONS SUPPLÉMENTAIRES
  • 36 – Eloigner l’eau qui sort des des descentes d’eau pluviales de la façade. Veiller à ce quelle ne stagne pas en pied de mur.
  • 37 – Si de l’eau coule au pied du mur et que vous ne pouvez pas la détourner (par exemple en ville sur un trottoir) prévoir sur 8 cm de haut une remontée en ciment et appliquez au dessus le soubassement respirant qui évitera d’enfermer l’humidité.

 

On trouve des mélanges prêts à l’emploi pour les pieds de murs sous le nom de « mortiers d’assainissement ». Je ne connais pas tous ces mortiers.  L’un d’eux est basé sur une prise pouzzolanique …

  • Tradical PZ « Chaux pouzzolanique pour les supports sujets aux remontées capillaires. HL 5 conforme à la norme 459.1 « 

 

Et n’oubliez pas de me dire dans les commentaires
quelles infos vous auriez aimé trouver en plus sur cette fiche.
Ca m’aidera à la compléter. MERCI

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36 réflexions sur “Un Soubassement beau et utile”

  1. Bonjour,
    Une question : l’idée étant de ne pas dépasser 3x l’épaisseur du plus gros grain, comment faire un enduit de 2.5cm avec du 0/5, puisqu’on ne devrait pas dépasser 1.5cm d’épaisseur ?
    Merci

    1. On ne met pas 2,5 cm en une seule passe. On pose une couche, on laisse durcir (on ne lisse pas pour que la couche suivante s’accroche) puis on pose une couche par dessus (on parle de « renformi » pour dire quand le corps d’enduit est plus épais qu’une seule couche.

  2. Bonjour,
    Merci pour votre article très instructif.
    J’aimerais réaliser un soubassement chaux, faut-il attendre que le corps d’enduit soit sec et le gratter ensuite pour une accroche pour le compléter avec les 2.5cm de plus ? Ou faire cette seconde épaisseur en suivant ?
    Par ailleurs, vous indiquez un gobetis qui ne doit pas former une couche continue ? Que voulez vous dire ?
    Merci,

    1. Le gobetis doit salir les pierres pour y accrocher des grains de sable gros sur lesquels on va accrocher le corps d’enduit. Si le gobetis (toujours très dosé) forme une couche il va freiner les migrations et ce n’est pas le but recherché ! Pour charger le soubassement on fait autant de couches que nécessaire et on laisse chaque couche rugueuse avant qu’elle ne durcice, pour accrocher la suivante. On taloche seulement la dernière couche (voir article sur le soubassement où je conseille de ne pas changer de sable en dernière couche)

  3. Bonjour, et merci pour toutes ces infos!
    Mes tracas…(chantier en cours)
    Que faire pour eviter ( ou minimiser ) les aureoles d’humidité et les depots de sels qui se produisent avec un enduit a la chaux? Quelques pistes…
    1 Epaisseur d’enduit suffisant pour disperser l’humidité de maniere plus homogene?
    2 Talochage eponge ou taloche ordinaire? ( L’eponge ouvre, et le plastique resserre la finition, et l’aspet finale rendras les auréoles plus ou moins visibles )?
    3 Badigeonner par la suite ?
    4 Chaux NHL grise ou chaux NHL blanche pour la finition? ( Je sais que faire une finition est plutot contre indiqué pour des soubassements, concernant sa degradation, mais le corps d’enduit est deja fait, et gratté au grattion. La question c’est suretout la quelle laisserais apparaitre le plus les aureoles)…Moi je pense que la blanche serais plus adapté car les depots sonts aussi blanches…

    1. Bonjour
      Un enduit plus épais gère en effet plus longtemps les sels. Une finition lisse et fermée sera plus tachée par le sels. Le badigeon ne va rien résoudre ni empirer mais il est facile à renouveler aux endroits altérés. Les sels se voient moins sur un fond clair.

  4. Gounon Vincent

    Bonjour et merci pour toutes ces infos très enrichissantes.
    Je m’apprête à réaliser un mortier d’assainissement, dans le quel j’aimerais incorporer de la pouzzolane fine et plus grossière pour bénéficier du double avantage de ce matériau.
    Je voulais vous demander si la pouzzolane remplace totalement le sable ou en partie (dans ce cas avec quelle proportion).
    D’autre par j’ai vu que la Tradical PZ (qui, soit dit en passant, est excessivement cher) étais constituée de chaux HL5. Y a t-il un intérêt à cela?

    Merci encore

    1. Bonjour
      La pouzzolane ne remplace pas tous le sable car souvent on n’a pas toute la courbe granulométrique en pouzzolane. Si elle est grosse on va l’associer à un sable 0/4. Si la pouzzolane contient des fines (fines = poussières < 80 microns <= 0,08 mm = impalpables) on pourra l'associer à un sable "cru" (sans fines)

    2. La gamme Tradical est généralement de qualité mais pour la Tradical PZ, je n’ai pas de retour d’artisans. Dans la PZ la pouzzolane est micronisée (seulement des fines) pour avoir la réaction pouzzolanique.

  5. Bonjour,

    Nous allons faire construire notre maison mais j’ai une interrogation concernant notre choix. Nous allons faire enduit avec un soubassement briques moulées pour le côté esthétique mais je me pose une question concernant l’humidité ou la respiration du mur en soubassement. Les briques seront posées en mur croisé de 22cm. qu’en pensez-vous, nous vivons dans le nord de la France, avez-vous des conseils?

    bien cordialement

    1. Bonjour
      Je ne connais pas ces matériaux ( briques moulées ) mais sur les constructions neuves il y a une coupure contre les remontées capillaires donc ça ne devrait pas poser de problème. Pour savoir si ça respire, il faut demander au fabricant des briques. De toute façon la respiration d’un mur se calcule en prenant en compte toutes les couches (mur + isolant + revêtements intérieurs)

  6. Bonjour,
    Ma maison natale est agée de prés de 400 ans. Un ancien presbytère avec mur en pierre terre et chaux. Pour traiter l’humidité (la maison est encastrée dans la terre) , j’ai réalisé en interne un crépi chaux et un soubassement extérieur à la chaux hydraulique avec gobetis et enduit coloré à la terre de sienne.
    Les éclats d’eau de pluie semblent provoquer des remontées blanches. Que puis-je faire? j’avais pensé à un badigeon terre de sienne-chaux hydraulique (ou aériennne??) , avec quel adjuvant? une autre solution?
    J’aimerai bien avoir votre avis.
    Cordialement

    1. Bonjour
      Les remontées blanches sont souvent des sels apportés par l’eau qui remonte du sol et s’évapore.
      Le badigeon sera facile à entretenir mais il n’empêchera pas les remontées.
      La chaux aérienne permet de garder le badigeon (dans un seau fermé) et de la réutiliser plus tard quand vous devrez repasser une couche. Chaux hydraulique = utilisation immédiate et le reste est perdu.

    2. Le badigeon s’altère en pied de mur mais comme il est facile à entretenir c’est quand même une solution. Vous pouvez le fixer avec de la caséine (50g pour 1 seau de chaux) L’accroche se fait surtout par la porosité du support. Une accroche par résine est souvent inutile et on risque toujours d’en mettre trop ce qui retient l’eau dans le mur.

  7. pierre fournier

    Bonjour,

    Quelques petites questions relatives a une restauration d´enduits dégradés par le sel.

    Je suis domicilié dans le nord du Chili, oú les sols sont salins ( zone cotiére désertique).

    Le bas des murs des maisons est systématiquement dégradé par des remontées de sel. J’ai donc commencé la restauration des enduits intérieur et extérieur d´une maison aux murs de brique des années 50. les briques sont pleines, jointées au mortier de ciment. Ces briques sont assez hétérogénes. Certaines peu cuites sont jaunes et friables.

    Les murs ont été enduits d´un mortier de ciment pendant au moins 20 ans et les efflorescences de sel sont partout présentes. J´ai donc éliminé tous les enduits sur une hauteur de 1 métre et injecté une creme á base de silanes pour constituer une barriére chimique a la base des murs. Le produit diffuse lentement depuis 15 jours et la barriére n’est pas compléte pour le moment.

    Reste á refaire l´enduit au dessus de cette barriére sur un mur certes sec mais oú le sel est abondant.
    Mon idée initiale était de faire un mélange chaux aérienne ( CL80) + terre de diatomée ( ce produit est disponible en abondance sur place). Malheureusement cette terre de diatomée n ´est pas trés fine et sont activité pouzzolanique probablement faible. Je pense donc remplacer la chaux aérienne par une chaux hydraulique locale qui est du type NHL 2 ( elle dose aprox. 30 % de CaO et 12 % de Si02).
    Reste le probléme de la migration des sels depuis le support jusqu´au nouvel enduit. J´ai pu constater que les enduits commerciaux d´assainissement á la chaux contiennent des additifs  » spéciaux » qui sont, je suppose, des hydrofuges de masse et entraineurs d´air.
    Je vois dans ce poste que vous rejetez l´emploi des hydrofuges.
    Comment selon vous peut- on diminuer la migration du sel vers le nouvel enduit ?

    Merci de votre réponse.

    1. Bonjour
      L’hydrofuge est censé s’opposer à la pénétration d’eau de pluie mais on ne sait jamais dans quelle mesure il ne s’oppose pas aussi aux migrations vers l’extérieur (il faudrait tester avec et sans hydrofuge pour constater l’évolution dans le temps).
      L’entraineur d’air crée des bulles de vide qui absorbent la poussée qui résulte de la cristallisation des sels … à condition d’appliquer à la main sinon la machine re-comprime et fait perdre 3/4 des bulles. Le nouvel enduit sera d’autant plus résistant qu’il sera épais et c’est votre barrière qui va limiter les migrations.

      1. pierre fournier

        Bonjour,

        je reviens vers vous pour le théme de l´hydrofuge dans l´enduit de soubassement. J´ai pu constater que certaines entreprises d’imperméabilisation utilisent comme hydrofuge, le metasilicate de sodium dans l´eau de gachage de la couche de fond d’enduit pour bloquer la migration des les sels présents dans le mur. Par ailleurs, le silicate de potassium peut etre utilisé comme durcisseur des briques déteriorées par les sels avant application de l´enduit. Je pensais donc passer une solution de silicate de potassium sur mes briques pulvérulentes comme durcisseur mais aussi pour bloquer le sel encore présent dans le mur.
        Ensuite, enduire en incluant une autre dose de ce méme silicate de potassium dans l´eau de gachage de mon gobetis fait de chaux aerienne 80 CL+ chaux NHL2, terre de diatomée finement divisée , sable et entraineur d´air (lauryl sulfate).
        Que pensez-vous de l’utilisation du silicate de potassium comme hydrofuge dans l´enduit de soubassement et avez-vous une référence sur son dosage. Merci pour votre réponse.

        Pierre Fournier

        1. Bonjour
          J’ai posé la question à Keim en qui j’ai confiance. Voilà leur réponse, technique mais complète.

          Bonjour M.NEPLES,
          Le silicate de potassium n’a pas de pouvoir hydrofuge notable car il est microporeux, mais a effectivement un rôle de reminéralisant de subjectiles pulvérulents.
          Dans le cadre de consolidation de supports il vaut mieux utiliser un esther de silice (KEIM SILEX OH® par exemple) qui entre profondément dans le support et qui crée de nouvelles liaisons chimiques, rendant celui-ci très solide ; la réaction doit durer au minimum trois semaines avant application d’un revêtement ou d’un enduit.

          Dans le cas présent, il n’est donc pas recommandé d’utiliser du silicate de potassium.

          Pour information, utiliser du métasilicate de sodium en couche d’impression pourrait avoir un effet destructeur sur la maçonnerie, car les sels se retrouveraient concentrés dans la maçonnerie et ne pourraient être solubilisés et migrer vers l’extérieur.
          De plus il serait nécessaire d’obtenir une température de l’ordre de 105°C pour favoriser une polymérisation du métasilicate de sodium et ainsi obtenir un effet hydrofuge ce qui je pense n’est pas envisageable sur cette façade…

          Il donc vaut mieux utiliser un enduit d’assainissement prévu à cet effet, qui va faire cristalliser les sels dans les pores intérieurs de l’enduit sans avoir d’effet destructeur. La gamme Porosan® de KEIM est bien adaptée à cette situation.

          IMPORTANT : si il s’avère que nous avons affaire à des remontées capillaires, il est essentiel de supprimer au maximum l’humidité avant pose d’un enduit d’assainissement. Nous vous recommandons à ce titre (en fonction des contraintes chantier) l’utilisation du procédé MUR-TRONIC®

          Vous en souhaitant bonne réception,

          Brice Granados
          Responsable Technique Keim France

          1. pierre fournier

            Bonjour,
            Cela me parait clair, il faudra donc que j´utilise le silicate de potassium que j´ai acheté pour autre chose…
            J’ai fait des essais avec d´autres hydrofuges : Sika 1 , sulfonate de lignine. Le résultat est franchement mauvais ( pas de différences d´absorption d´eau avec le témoin) pour mon mélange chaux aérienne, diatomite fine ( pouzzolanique), diatomite grossi’ere et sable.
            J´ai aussi acheté du stearate de magnesium pour faire 1 essai. Socli préconise de l´utiliser á 0.1% du poids de chaux. Je ferai différents dosages pour l´evaluer . Pour ce qui est du Porosan de Keim, malheureusement pas disponible au Chili, la fiche technique indique qu’il contient un hydrofuge en plus du trass et de la chaux. Affaire á suivre. Merci pour votre recherche .

    2. Bonjour,

      je constate avec intérêt qu’un de vos lecteurs a envisagé la réalisation d’un enduit chaux adjuvantée avec la terre de diatomée. Je suis entrain de rénover une maison ancienne très humide (remontées capillaires). J’ai installé un hérisson ventilé pour traiter le problème à la base, mais je m’interroge maintenant sur le choix de l’adjuvant pour obtenir un enduit isolant pour l’intérieur. Il existe sur le marché un enduit associant la chaux et la terre de diatomée, mais comme cet enduit est assez cher et qu’il sera sans doute difficile de connaître tous ses adjuvants, j’envisage de le préparer moi-même. Est-ce que vous ou un/e de vos lecteurs/rices aurait une expérience avec ce type de mélange?

      1. Bonjour
        Désolé mais je n’ai pas de retour d’expérience sur ce mortier. Si vous trouvez des infos je suis intéressé. enduit isolant => léger, donc une charge légère, éventuellement des bulles d’air (entraineur d’air) et qui résiste à l’humidité => liant hydraulique (mais sans bloquer les migrations)

    1. Bonjour
      Quel enduit de soubassement ? Un enduit à la chaux, vous pouvez mais il faut en 1er un gobetis d’accroche à la chaux NHL 3,5 dosé à 1 vol de chaux pour 2 volumes de sable 0/4 (grains < ou = à 4mm)

  8. Bonjour,
    J’ai tout lu avec beaucoup d’intérêt, mais comme je suis une bricoleuse assez peu expérimentée, j’ai encore une question. Sur un escalier extérieur en béton brut que dois je faire, chaulage ou badigeon?
    Merci de votre réponse.
    Cordialement

    1. A l’intérieur un badigeon tiendra longtemps sur du béton brut de décoffrage (avec les traces des planches). ma sà l’extérieur, sur du béton brut le badigeon teindra mieux que le chaulage mais si le béton est lisse et peu poreux le badigeon ne tiendra pas très longtemps (ça dépend des adjuvants ajoutés pour l’accroche et de son exposition à la pluie).

  9. Bonjour,
    ayant quelques problèmes d’humidité décollant mon crépis qui mal heureusement a été mis jusque sous la terre, je compte décaisser et enlever le crépis.
    mes questions:
    jusqu’au dois enlever le crépis sous le niveau du sol ? celui ci descendant à plus de 30cm. Puis je simplement enlever une bande de 30cm de largeur, donc 20 cm sous le niveau du sol et 10cm au dessus du niveau 0.
    Quelle est le mélange approprié pour éviter ces remontées et avec quelle matériaux ?
    Une fois le sous bassement réalisé, celui ci peut il être peint avec une peinture façade standard ou pliolite ?
    Merci d’avance

    1. Il faut une coupure entre l’enduit qui est dans le sol et l’enduit au dessus, don ce que vous envisagez est suffisant (10 cm au dessus du sol). Le mélange approprié … je ne peux pas répondre ne connaissant pas la nature du mur – quel matériau et quel type de joint ? – (par exemple pierres de tout-venant et joints en terre crue ?). Regardez l’article sur les soubassements. La peinture n’a aucun intérêt. Ce qui compte c’est la nature du mortier de soubassement (perspirant) et son épaisseur (plus épais = meilleure tenue en présence de sels).

  10. Bonjour Luc, et merci beaucoup
    Question de débutant : à quelle profondeur doit commencer un soubassement ? (pour mettre en perspective ma question, je suis intéressé pour construire une maison sans couler de dalle en béton, et en évitant d’utiliser ciment et parpaing)

    1. Quand les murs seront bâtis et la terre remise à niveau, le soubassement se conçoit comme une zone sacrificielle qui protège l’enduit d’une altération trop rapide sans enfermer l’humidité. Le soubassement part du niveau du sol (puisque l’enduit de façade n’est jamais réalisé sous le niveau de la terre) et il monte jusqu’à 60 ou 70 cm de haut.

  11. Mathieu Dos Santos

    Bonsoir…

    Dans votre article, on peux lire ceci : « Le CNP est le seul ciment à ne pas freiner les migrations d’un mortier de chaux. »

    Vous entendez par là qu’il permet la migration à travers lui-même de la vapeur d’eau ?

    1. Bonjour
      Le CNP seul est étanche mais si dans un mortier de soubassement on remplace 1/4 de la chaux par du CNP le mortier sera légèrement plus perméable par rapport au mortier sans CNP. Ce sont des tests de Vicat qui l’ont montré. Je peux vous passer cette étude si ça vous intéresse.

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